Thonnelle hiver 40

B1. petit point à gauche au ras : Be   B1 façade Sud 47 AC et jumelage       Lt Stabler GFM observ B2   B3 entrée. camion approvisionnement fuel rails et B1 vus du Sud   chambre Lt Tayot obs artillerie    GFM OBS,cloche arme mixte, B2B1 tranchées d'intervalles, au Sud   ch de rails,déserherbage par-vapeur    porte-clés au mur ds chambre

 Photos émanant de Monsieur TAYOT ( pr manuscrit ,1985) ; -  Le Lieutenant TAYOT , Officier de Réserve, était ingénieur sorti des Arts et Métiers ; à ce titre , il était ingénieur dans l'indutrie ardennaise, en fonderie, et sera plus tard, aprés la guerre, directeur de la Fonderie Ardennaise, à Charleville.

   A la déclaration de guerre , il a été mobilisé et a été intégré à la Ligne Maginot , Tête de pont de Montmédy , ouvrage de Thonnelle . Il était donc officier- artilleur dans Thonnelle P-O , et à ce titre, dirigeait une équipe d'observateurs d'artillerie, qui "travaillait" pour l'artillerie de campagne installée derriére, à savoir un groupe de canons de 75 mm , basée dans les bois de Chauvency le Chateau,- et pour l ' artillerie - de ligne- à savoir pour les canons de 75 mm des tourelles du Chesnois et de Vélosnes , tous deux Gros Ouvrages ( une tourelle de 75-1905 et une tourelle de 75mm 1933 ) ; la troupe  d' artilleurs de campagne  était cantonnée dans le village de Chauvency le Chateau ,les pièces étant positionnées dans les bois, légèrement derrière la ligne de crête-Est de Chauvency ( traces : murets de pierres sèches)..

   Son témoignage a été receuilli vers fin 1984- Janvier 1985 ( à plusieurs reprises, la personne étant trés acceuillante) ( témoignages receuillis à fin d ' un manuscrit " guide de la Ligne Maginot- déposé chez Taillandier , Rue de la Tombe-Issoire,....) : - "j' étais dans le fort; la vie n ' y était pas drôle ; je circulais à vélo dans les galeries, longues, pour aller de poste en poste d ' observations: entre B 3 qui "voit" plein Nord , et B 1 et B 2 / Nord et Est et B 4, plein Ouest,donc vers le Chénois, il y a 600 mètres de galeries ; j'allais voir "mes "observateurs", avec lesquels j'étais en relation par téléphone, tant au P.C d 'ouvrage que dans ma chambre ("chambre de prison!" dixit) ; ils observaient de l'intérieur des cloches (GFM) pour le compte des artilleurs de campagne, de Chauvency ; mais ces pauvres artilleurs, en plein dans les bois, étaient indépendants de nous ...? pourquoi ? Ils n'obéissaient qu'à leurs chefs,des troupes d 'intervalles , de campagne , qui se méfiaient de nous ;  un jour, sans passer par la hiérarchie, on les a fait venir dans le fort, et ils ont vu nos installations, et à ce moment, s 'est installée une coopération, car , auparavant " tout le monde jouait dans son camp, et faisait sa guerre! "...J'ai même fabriqué un outil pour transformer les millièmes en grades (ou les degrés en grades ?...j'ai oublié), car les artilleurs " travaillaient en grades " et nous , en millièmes ; une partie de cet 'outil  a été  retrouvée  , il y a qques temps par notre ancien président dans des débris , en superstructures du fort ( celà ressemble à un sextant de marine, sans les oculaires et miroirs ; outil en laiton...) .  Donc, je me suis mis à régler "leurs tirs", étant donné que "nous nous connaissions" ( Hors hierarchie supérieure, non nise au courant, et qui aurait certainement refusé, et même puni-sanctionné !!! )  Les artilleurs " faisaient du volume", de temps en temps, sur les avants, et sur les villages vidés de leurs occupants : Thonne la Long , Breux,....par quelques coups de 75 mm ; une fois, j'ai bien mesuré les éléments (de tir)  aprés avoir observé certains mouvements auprés d ' une maison à l ' abandon - zone vidée-évacuée aprés la déclaration de guerre ; j ' ai fait tirer sur cet objectif et l'obus est entré direct par la fenètre d'une maison : succés assuré : une flopée d'Allemands  en tenue de lit ou de repos est sortie de la baraque qui s'est tout de suite enflammée; on  avait peu vu de leur présence auparavant. , ou rien vu ..C'est la seule opération de guerre du fort de Thonnelle .

  Aprés, le 12 Juin , sur ordre supérieur  d'évacuer et de saborder, on a  cassé  tout notre beau et bon matériel ; on en pleurait, de recevoir des ordres aussi stupides, d'autant plus que l'encadrement, officiers et sous-officiers, surtout de réserve, ne comprennait que mal le système militaire, peut-être stupide et illogique, et , habitué " au civil", relativisait assez bien la situation ; l'avenir tout prôche nous a donné raison : aprés avoir tout cassé, aprés avoir retraité péniblement et imbécilement sur ordre, on est tous allés se faire pincer dans les Vosges, aprés un essai de résistance sur Verdun, avec des moyens équivalents à " rien"; on aurait  été si bien dans notre fort, sur notre ligne, pour résister pendant trois mois, histoire " de  casser les pieds aux Allemands"; et aprés avoir épuisé munitions et vivres, on aurait essayé de "filer à l'anglaise", ou de se rendre"...Mais on ne refait pas l'Histoire. ( le même témoignage avait été receuilli auprés du lieutenant - aviateur CHARLOT, observateur pour le compte de l'aviation d' appui, au fort de Vélosnes : " on a foutu quelques coups de canon-tourelle modèle 1933-, puis on a tout cassé , et on est allé se faire choper un peu plus loin !."..) (photos de Vélosnes par son fils Alain, sur octroi aimable du CPNCA-CSL)(Zone chiroptères).

                                            Lt Stabler 2,campé sur tourelle A.M bloc B 4

 Suite-témoignage du Lieutenant TAYOT. " ...Donc, dans les Vosges, aprés une semaine de marches en retraite, et sans raison miltaire, car nous n'étions que des équipages de forts, et non des troupes de campagne,et désarmés- rares fusils ou mousquetons, F.M sans bipied, pas d ' arme lourde ou de radio, et à pied , nous avons été faits prisonniers de guerre . Et on nous a séparé des hommes et de nos sous-officiers, pour nous enfermer dans un Oflag ....Mais , je vais vous dire , çà a été le meilleur moment de ma vie (" avec un sourire immense et long, Mr TAYOT, chez lui, à Saint-Julien, ayant à l'époque vers les 80 ans en 1985-86 ") ; pourquoi ? : parceque j'ai été un prisonnier privilégié .  En effet , j' étais donc ingénieur des Arts et Métiers; et les Allemands, ces imbéciles, s'enfonçant dans la guerre en Russie, ont eu besoin d'hommes, de soldats, et d'ingénieurs ; comme leurs ingénieurs partaient soldats ou officiers, ILS ont recruté chez les prisonniers, et ont réquisitionné tous les gens qui avaient travaillé dans l'industrie( de gré ou de force; ou bien, c'était le camp de représailles, ou de concentration !)

Et à ce titre, je me suis retrouvé, prisonnier, en tenue, à Toulouse, avec une chambre en ville, mal payé , comme ingénieur à la fabrication d'explosifs , à l'usine d' engrais- et donc d'explosifs, de l'ONERA  prés de la Garonne (" c'est celle qui a explosé en 2001, AZF, et qui faisait des engrais azotés, donc des explosifs, la base  chimique étant la même; même usine); de toutes façons, les Allemands avaient carrément mis la France en esclavage : tu travaillais pour eux, sous la contrainte, ou tu partais en camp de concentration, pour travailler pour eux; le choix était vite fait : il n'y en avait pas!" . Un beau jour , les Anglais ont eu l'exellente idée de venir bombarder l'usine  chimique  , et surtout, ils y ont jeté  des bombes à retardement, ou des bombes piégées -pire-; c'est à dire que l'usine en ruine a été fermée , et ainsi , je me suis retrouvé "au chômage- prisonnier", en tenue d'officier, à Toulouse, desoeuvré, libre, à me promener, faire les musées, les rues; et ma femme, habitant dans les Ardennes, venait avec autorisation, me voir une semaine par mois, à Toulouse, aprés avoir quitté la zone occupée " et interdite", sans difficulté; çà a duré ainsi jusqu'à la  Libération et la fin de la guerre; voilà mon temps de prisonnier..... J' ai regretté mon vélo, jeté dans les barbelés, multiples,- on recevait des rouleaux de fils toutes les semaines- Je l ' ai jeté la nuit du 12 au 13 Juin, sous l'orage..Pendant tout l'hiver, l'équipage avait dressé six réseaux de fils barbelés, au lieu d'un seul, prévu, tant on recevait des matériels, qu'on donnait d'ailleurs, aux troupes d'intervalles, celles du camp arrière et des bois de Thonnelle"   - ( Note perso : par contre , à Donchery, et à Glaire, là o'u ILS sont passés, il y avait des barbelés,  mais avec des " trous" d' une cinquantaine de mètres ; pourquoi? : " mais pour laisser passer les vaches en pâture, eh, malin! " - tout simplement ; les Allemands ont donc suivi les vaches ).(mais il y avait des réseaux de barbels 300-400 mètres plus haut, à la Croix Piot; mais les Allemands avaient eu la délicatesse de:- 1 bpmbarder copieusement le coin, 2- d'envoyer certains agents " agents", en civil ou en tenue-française bien sûr- Allemands parlant trés bien le français- afin de dégarnir les rangs.....CQFD....- il y avait une épave de Fieseler, derrière la Crpix Piot; touristes ?...).

   ZERO barbelés sur Meuse devant pont allemand!! 

-  - photo des panneaux signalétiques d'explication , à Donchery, chemin de la Croix Piot, deux panneaux sur guerres de 1870 , 1914, et franchissement de la Meuse 13 Mai 1940 ; le pont "de circonstance" allemand part de sous le bastion Est de Donchery - ville fortifiée - et traverse la Meuse jusqu'à  "l''Ile", et passe dans l'ancienne brasserie ; les chars sont passés dedans, et sont ressortis ...par la porte du garage, ont tourné à gauche, et ont pris la RN 64 puis la 77 et les champs..- direction : la France et l ' invasion ; A titre documantaire : dans cette brasserie - Gerbault-  dans laquella sont passés tous les chars , afin d ' éviter un talus bordant le canal de l ' Est , les Allemands ont étayés le plafond des caves avec des troncs d ' arbres ... enlevés il y a une vingtaine d ' années ..Circuits renseignés; beaux panoramas . Sur la pente de la Croix Piot : fortifications de campagne, solides STG, armés, tranchées équipées, mais réseaux interrompus, et sans mine A.C ....On ne refait pas l'histoire . Sur les pentes , multiples impacts de 210 mm, 150 mm allemands datant d' Aout 1914, o'u , pendant trois jours , un régiment d'infanterie de l'armée Lanrezac s'est fait hâcher, puis un bataillon de Chasseurs...Mécontents, les Allemands ont rasé-incendié Donchery, à 98%, en clouant au sol à la bayonnette quelques habitants..ce 26 Aout 1914  .....- Au titre " cérémoniel- 1914- 2014 " : son et lumières place de l ' Eglise à Donchery , le 30 Aout , organisé par le Cercle Historique ; qu' on se le dise..

 ...Restes d' un porte-clés, ou serviettes, dans le P.O de Thonnelle; son factorié n' existe certainement plus.....traces du passé.

 

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