- ( C'est loin du Fort du Chénois , et de la Ligne Maginot , mais en plein coeur de la lutte désespérée et "du mois maudit")......
Deux documents manuscrits, brouillons de comptes-rendus, ou rapports, sont mis: - rapport sur montée en ligne, vers la Seine, début Juin 40, et
- rapport d'évasion(c'est le seconde !en 15 jours) fin Juin 40, au temps ou les Allemands "ramassaient" tout le monde, aux alentours de l'armistice...
( Aprés des années dans l'Armée, Infanterie Coloniale, soldat, caporal, sergent, sergent-chef, puis, à force d'études, passage par l' E.M.I.C.C, Ecole Militaire de l'Infanterie et des Chars de Combat (" erreur; déjà erreur stratégique"), promotion Maginot (et oui, c'est comme çà!), sous-lieutenant d'active, à l'instruction à Montauban)
Montée début Juin 40 vers la Seine, pour essayer de contrer l'offensive allemande, avec les restes d'unités recomposées : 216e, 237e Division Légère d'Infanterie Général François ,,( hélas, trop légères et surtout : pas assez entrainées, pas coordonnées "ensemble", et tout de suite balayées- écrasées par la Lufftwaffe (cf la destruction de Louviers)).
....." illisible....sur le carrefour. Les projectiles manquérent leur but de trés peu, et sautèrent sur l'une des maisons qui faisaient coin, la...dont les murs s'écroulèrent.Pas de morts parmi les militaires, seulement 3 bléssés légers parmi les militaires , mais 3 cadavres parmi la population. Affolement et pagaïe à peine descriptible.
Nous partons en toute hâte en camions;il fallait celà pour nous réveiller. ( 1 ere évasion )
Et tout le long du parcours, nous assistons au continuel exode des populations civiles vers le Sud; la plupart du temps elles sont cause d'embouteillages et d'arrêts. Nous rencontrons de longues files de soldats sans armes qui refluaient; ce sont ceux-là qui , de leur propre initiative , avaient décidé d'aller défendre la Patrie sur les Pyrennées ; ils y allaient d'un bon pas ; c'était encourageant pour ceux qui montaient; c'est plûtot nous qu'on aurait pris pour de pauvres types.
Nous débarquons le soir à 22 heures environ.....un petit village ( note :parages de VERNON, vers 6-8 Juin 40;" pétarades" les 12-13 et 14 Juin 40).Il faisait une nuit trés noire ; nous nous couchons , tant bien que mal, dans les granges.
Le lendemain matin, de bonne heure, nous allons reconnaitre nos positions et chaque Cie prend sa place."(Brouillon de compte-rendu du sous-lieutenant SARDA Maurice, Infanterie Coloniale, 29 ans....) ( page écrite au crayon, et donc impossible à scanner; quant à ceux qui allaient vers le Sud, dés la Somme, et qui avaient jeté leurs armes, sont partis se rendre, ou se faire choper:" rendez fous!; guerre finie!; chez fous dans quinch jours , kameraden! 15 jours, en deutsch, çà feut dire funf yaren; cinq ans!) ....
En arriére de Vernon, aprés un solide bombardement, et un encerclement, sans plus de munition, chopés par les Allemands, puis enfermés dans une ferme , la nuit; et dans la nuit, tous les prisonniers, dont le Sous-Lieutenant PISTRE, de réserve, avocat à Carcassonne ( donc , parlant occitan!) , tout le monde fout le camp , laissant les Allemands sur place.....unités rejointes plus tard......
( 2 eme évasion ).
......" J'ai été porté disparu par le 55eme BMIC aprés le combat de St QUENTIN en Mayenne , le 19 Juin 1940, avec 50 soldats.( Bataillon de mitrailleurs d'infanterie coloniale)( ..." de la 237 eme Division , général François, 3 eme C.A" ) (" pour un sous-lieutenant , 50 bonshommes à commander , c' est trop , bien trop, car" on ne voit pas tout le monde" ; c' est la place pour un adjudant +un sous-lieutenant ; ce qui prouve que l 'armée pêchait par défaut d'encadrement , donc de cadres, par esprit de caste , chez les officiers, ou par manque d' esprits " éclairés", par mauvais niveau intellectuel, ce qui était une tare de la nation : petite " élite" industrielle ou commerçante, industrieuse, quelques " rouages" moyens, et beaucoup de " petites gens", ouvriers, facturiers, pour produire et " rapporter !" ; donc : peu de cadres ; donc , peu d' encadrement , donc , quand " çà pète" , risques importants de destruction de l ' unité, et des unités, aucune reprise en main n' étant plus possible; la guerre de 1914 a eté " gagnée" grâce aux officiers de réserve, et sous-officiers- instituteurs, ou épiciers, techniciens, contremaitres, puisque les officiers de carrière , partis sabre au clair, avaient été fauchés.... en Aout et septembre ..Pas assez de cadres , peu de cadres mal entrainés psychiquement +doctrine-discipline ( et carrière !) = pas d' armée)...Perso !.
Du 19 au 20 juin je parcourai à travers champs la distance qui sépare le départ de la Mayenne du Fleuve Loire.
Le 20 Juin à 3 heures du matin, accrochage avec l'ennemi à 2 km au N de la Loire et désagrégation du détachement aprés poursuite par l'ennemi en territoire occupé . Journée du 20 juin passée de 5 hes à 22hes dans une haie. Journée du 21 juin passée de 3 hes à 14 hes dans une nouvelle haie.
Journées du 21 juin à 14 hes au 25Juin à 5 hes passées dans la maison d'un paysan Mr MEGNEZ de l'Anerie par la Chapelle St Sauveur ( Lre Infe).(la Rouerie?)
Journée du 25 Juin, franchissement de la Loire à Ingrandes en civil et sous une fausse identité avec 3 soldats de la C M 2 du 55eme BMIC.( fausse identité , donc faux papiers, donc début de la Résitance , les Français se sont mis d' eux-mêmes à résister " - ce qui ne veut pas dire " fédérer , regrouper, organiser" ; çà " is an other story" , dixit Kipling ).
Du 25 Juin au 2 Juillet , parcours à travers champs de la Loire Inférieure à la Hte Vienne à raison de 45 km par jour , à savoir-
25 juin jusqu'à la Jubaudiére( 10 km Nord de Chollet) -
26 ,passage à proximité de Chollet j'q. sT AMAND S/Sèvre ( 2 Sèvres).
27 ,------l'ABSIE 20 KM de Parthenay; 28 ---St Maixent (note : ironie : c'est le siége de l'EMICC, "St CYR -le-Rang"!).... 29 ----ALLEUDS (??) 20 km S.E de Melle; 30 Juin: j' q. MONTBARDON 10 KM Est de RUFFEC ( Charente) -
1er Juillet : j' q. Confolens - franchissement de la limite de la zone occupée à ALLOUE le 1er juillet à 9 heures du matin. -
2 juillet - de Confolens à St Junien. - 3 JUILLET - de St Junien à Limoges. - 4 juillet - Présentation au Bureau de la Place de Limoges.
5 Juillet - Repos - 6 juillet - Perception d'Effets militaires. 7 ---Réajustement.
8 Juillet Affectation au 33eme R.I.C.M.S ordonné par la 12 eme Région, à Firbeix (Dordogne) - Du 8 Juillet au 9 Aout, séjour à Firbeix et à St Pierre de Frupre ?? (Dordogne). 9 AOUT : départ pour Rivesaltes- Le Bon...." (...la terreur passée se lit dans les lignes...)° ( c 'était l'époque au cours de laquelle les Allemands "ramassaient" tout le monde, en particulier les gens désemparés ou/et désespérés,qui se rendaient, perdus par les gouvernants, et les ragots; 4500 soldats français ont même été pris aprés le 25 Juin, mais libérés par le maire d'une ville,aprés discussions multiples, " à la condition qu'ils partent en civil" de la ville,Blois ou autre...; les Allemands cherchaient des otages!, sans parler des Allemands voyous...)
(A Limoges, affectation courte dans le 101 eme "régiment régional" (???),artifice d'unité pour chercher à éluder les restrictions d'effectifs de l'armée, qui passait de quelque deux millions d'hommes, encore sous les drapeaux', à l'effectif -"armée d'armistice"- à 100.000 hommes; l'armée cherchait à "grignoter", à à camoufler, par tous les moyens; par exemple:le service géographique de de l'Armée, est devenu civil, et s'est changé en : IGN, institut géographique national ! tout simplement; on avait pris la pâtée, mais aussi les leçons de la pâtée!) .Et , deux ans aprés, c'est Bir-Hakeim, puis la Tunisie, pour certains , puis deux ans aprés, les débarquements en Corse , à l'ile d'Elbe, et à Cavalaire , pour d'autres....
....Ensuite :séjour à Rivesaltes, pour s'occuper ...d'impédimentas , ... et de latrines et de campement . Puis, re-scolarité à l' Ecole spéciale interarmes de St Cyr-St Maixent,etc, repliées à Aix en Provence ( c'est beau , Aix ... et la Sainte- Victoire), pour "parfaire les cours" (mais là, en plongeant dans la piscine gelée, en tenue de combat, mousqueton,barda, entrainement quasi commando! - on avait enfin compris comment ILS avaient gagné! ); scolarité de six mois, pour des gens qui sortaient de la guerre, comme leurs ainés d'aprés 1918, qui avaient ré-intégré St Cyr, en tant que lieutenants, ou capitaines, certains, commandants, et qui avaient eu à subir la férule scolaire du général POIROT,chef-commandant de St Cyr, aprés la Grande Guerre.("Oooh, Pékin de bahut, viens, nous t'attendons tous!!"...) Puis, "la colonie": Afrique- AOF, et Maroc, lieux de refonte de l'Armée Française; il fallait bien çà.
C'est le même topo que celui décrit par "rapport du sous-lieutenant de Cabrol, escadron à cheval du 66eme GRDI de la 53emeD.I, du 12 Mai au 10 Juillet 40, site association :"Groupe de Reconstitution d'Alsace", Internet. La même misére des troupes et des cadres, poursuivis par les avions, les motos, les (petits) chars allemands, et le même désespoir, la même "axphysie", la même noyade dans cette inondation de Mai-Juin....Et pourtant le matériel français était extra !...Les grands chefs " en caleçon long , et ceinturon sous les aisselles" avaient mal vu la tendance et mal lu ( ou pas lu) les journaux traitant de la Guerre d' Espagne...".C' est loin , l ' Espagne, et l' Ejercito aux regulares en espadrilles"...et Hemingway aussi.....
Manoeuvres à Luynes , septembre 1941, Ecole d' Officiers d' Aix en Provence ; Re- cours pour ceux qui n ' y ont pas assistés, étant " en guarre", dans la Campagne de France....
( ...
Extraits de la plaquette de fin de promotion "Promotion MAGINOT", de l' ESM et l'EMI repliées à Aix en Provence Automne 1940, hiver 1941; aperçu -parodie sur l'entrainement des élèves-officiers (qui étaient déjà Officiers par ailleurs, pour beaucoup, sortant de la tourmente de Mai-Juin).
A gauche , " un Officier " ; à droite ,"un autre Officier" , et au centre , mon père , mon papa, ,que je ' ai trés peu connu , absorbé par les guerres de la République , par la Gueuse , comme disaient certains , jugée irresponsable avec toutes les guerres de " décolonisation" que le capital , et des parlementaires , ne voulaient pas liquider , ou discuter , ou agir ...No comment . ET ils obéissaient ! ...Heureusement que je ne suis pas resté officier !