présentation de l'usine

 

          L'USINE   :    c'est le cœur et les poumons d'un fort ; c'est l'endroit dans lequel se fabrique l'énergie nécessaire à la vie et  à la survie du fort ; l'usine fabrique, à partir de moteurs thermiques, de l'énergie électrique. Cela n'est pas une chose récente : les forts des Feste de Metz ont des groupes électrogènes, les forts Séré de Rivières ont leur usine électrique (à Troyon, elle était située dans le retranchement d'entrée). Les quatre salles de l ' usine se situent à moitié pile sous le bloc B 7 . La salle moteurs-groupes et les ateliers-dépots sont juste aprés le pied nord du B7, à la verticale de la gauche du puits d' escaliers.

          Dans le système Maginot, l'usine se trouve près de l'entrée, enfouie dans le sol, à 20 ou 30 mètres en dessous  de la surface. Au Chénois, elle est en partie sous la pointe Nord du  B7, bloc d’entrées qui porte le système de « respiration » des moteurs, par deux cloches cuirassées à ouïes.et prise d' air par aspiration forcée avec tuyau d' acier de 80 cm de diamètre prenant dans le sas -entrée des hommes ( " bonjour le bruit d' aspiration , pour écouter ou transmettre des messages -radios, la salle-radio jouxtant le dit sas -entrée !" ! )(- Deux cloches cuirassées UNIQUES ans les systèmes de fortifications , et n'existant nulle part ailleurs; faites en fonderie du Creusot, avec leurs  grilles, et non pas à partir de GFM rebutés) .

  L' usine est située à moins 18 mètres, placée en quinconce à la verticale de l'extrémité du Bloc B 7, et e façon à ce que les deux énormes tyaux -80 cm diamètre- d'éjection des gaz, et aspiration de l'air frais-moteurs- aient un trajet le plus court possible entre salle-moteurs et dalle de toit, ou sas d'entrée pour air frais. L'usine se trouve sur la gauche  de l'amorce de la galerie principale ; juste en face de son entrée unique, se trouve la descente vers la galerie d'égout ; ce système permet l'évacuation rapide, en cas de rupture  brutale des   cuves à carburant, d'évacuer du carburant dans l'égout, et à l'extérieur , sans risquer de provoquer l'incendie de toute la galerie ( le danger , sur un navire, c'est l'incendie , avant la voie d'eau ; ici, on est dans le schéma d'un "navire" souterrain et immobile, avec les mêmes contraintes : cuves à carburants, huiles,  transformateurs, etc , dans des espaces clos : donc , risques d'incendie et d'explosions importants ; une unité du Génie n'est utilisée  QUE pour le service-incendie.) Apparement , il n' y avait pas  partout de portes coupe-feu " à rampe inclinée et ampoule d'alcool" , donc automatiques , genre des "Spinkler", comme il en subsiste à Ferme Chappy  ,  A 1 ,, beau P.O Perso.( et abandonné). L' ensemble usine-transfos-cuves diverses, maçonnaries en moellons - du sol- un bon mètre d' épaisseur, avoisine les 2500-3000 tonnes; celà ajouté aux 7000 tonnes du bloc B 7 et de sa cage : " c' est lourd !" : 10.000 Tonnes , qui reposent , et pressent , sur la nappe phréatique.....

 

          L'usine est composée de quatre grandes salles et de petits ateliers divers; superficie : 3000M2; une salle contient les quatre moteurs diesel lents SNIM de 90 CV chacun, entrainant quatre groupes d'alternateurs; une autre salle contient des cuves à eau, tant pour refroidissement que pour stockage-incendie et divers,; une autre, tout le système électrique, convertisseurs, redresseurs, ETC, et une autre, la plus au Nord, les cuves de fuel et d'huiles diverses. Les cuves à fuel étaient approvisionnées par une prise débouchant en surface,  prés du petit chemin "jaune" venant de la RN 43. De grosses rigoles dans le sol servaient d'éxutoires en cas de fuite  accidentelle de fuel sur une cuve, avec système d' accumulation et des pompes pour récupérer ce fuel perdu, avec une cuve-tampon ( disque jaune peint dessus) ; une porte forte coupe-feu, avec système automatique de fermeture ( cable et ampoule d'alcool , comme sur les jets Spinkler ) s'actionnait en cas d'incendie uniquement dans la salle des cuves . Les grilles des rigoles d'évacuation ainsi que les portes coupe.-feu ont , bien entendu , disparu. Seule , une fuite accidentelle pouvait se produire , et non pas causée par explosifs, ou obus ennemi , chose improbable étant donné la profondeur de la soute à carburants, voutes renforcées par des couches  horizontales de roche calcaire . mais, on ne sait jamais...)

  Puissance générale nécessaire au fort , délivrée soit par le réseau civil, avec transformateur ( monté tout de suite juste avant le début des travaux , ou par les groupes électrogènes dés l ' arrét de la fourniture civile : 160 KVA . Des groupes de secours , de 16 CV chaque, un par bloc , peuvent relayer la centrale générale en cas de problème ; chaque poste de tir , ou indispensable , posséde des lanternes de secours, fonctionnant à la lampe à pétrole ( ou à la bougie) avec évacuation des gaz de combustion par tuyau de fer ( de chauffage, idem) vers l ' extérieur , débouchant en façade , orifices protégés par un bouclier de deux cm d' épaisseur...

    .....    Occasionnellemnt , les chauves-souris  ( peu) " camperaient"  - quelquefois- dans l' atelier-usine de transformation du courant , vide de tous ses équipements ( transfos, redresseurs, disjoncteurs, commutateurs, cadrans. etc)..Elles  passent plutôt l'hiver dans la caserne, dans les chambrées, au chaud ou tiède relatif, à leur température, et à leur convenance. Aprés  l ' hiver , dés Avril, elles partiront dans un coin-dortoir , prôche des sorties et de leurs lieux de nourriture , prôche du bois du Chénois, dans lequel les hannetons pullulent , dés Mai . Actuellement , l ' usine-moteurs est transformée en quasi piscine, l 'eau ayant envahi les drains entourant les socles des moteurs.

Les eaux d'infiltration, sur les 2,5 km de galeries souterraines , faisant office de drains pour la vingtaine d' hectares du fort ( 28 hectares d' emprise, avec les réseaux) , dévalent tant l ' égout de galerie, qui se calcite , que par le sol de la galerie; ces eaux se précipitent en cascade bruyante dans un puisard d' égout, profond de 3 mètres , et dans l ' escalier menant à la galerie d' égout; ce spectacle ne peut être vu , dommage, mais cette chose s' entend fort bien , du haut des escaliers : impression terrifiante.

porte unique usine;grille gardée    -"Rencontré", par le plus grand des hasards, dans un ravinement du chemin stratégique , et provenant sans doute de la tenue (veste) d'un membre de l ' usine , préposé au " Circuit Moteur": petite étiquette en métal , comparable à celles portées par des équipages,  disgracieuses-et pas pratiques du tout ,figurant en photos dans " hommes de la Ligne Maginot" de J.Y Mary et Sicard. Abandonnée-pliée-roulée dans les cailloux ( entière et plate, elle serait partie depuis longtemps;  certifié sans Garett !)

       galerie-amorce  Usine

Croquis-plan d' une partie de l ' usine, avec l ' escalier-cage du bloc B 7; salle des réservoirs de fuel face à la galerie-égout; Usine sur la droite.

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 Le courant électrique est transporté ensuite jusqu'aux «avants », à près de UN kilomètre au Nord, endroit  dit «  sous-station»,  dans lequel des groupes transforment le courant haute-tension en courant soit 110 volts, soit 400 volts, utilisable par les blocs de combat ; ( chaque bloc de combat possède son groupe électrogène de secours , en 16 CV ). Les cables à haute tension 600 volts, sont agraphés au mur droit de la galerie principale; fils téléphone: à gauche  . Amélioration conséquente tant en temps de construction qu'en argent  par rapport  aux gouttières, onéreuses de construction, comme dans les "gros", de Lorraine ou d'Alsace , construits en 1930-33-35 ; ces gouttiéres étaient là, pour y mettre les cables " parceque dans le Métro parisien " ya çà""; donc, si à Paris on se met des plumes sur la tête, on doit , ailleurs , se mettre des plumes sur la tête !! ; mais le Métro date de 1900 ; et donc , entre 1900 et 1930- 35 , on n'a pas évolué!!! ( chez les militares ) , lenteur de la réactivité, de la comprenote, qui sera fatale lors du "mois maudit"!  réglement-réglement; surtout :"pas d'esprit d'initiative!". De la même façon , ( supposition !)  la tension de départ est de 600 volts ( et ampérage fort, peut- être 500 ampères ?) car ...le Chemin de Fer Métropolitain - Métro , fonctionne avec du 600 volts , produits par des alternateurs , de l' époque - 1900- , qui ne sortaient que çà  ( mais la première ligne ferrée électrique , celle de La Mure- Vizille, passant au dessus du lac de Monteynard , fonctionne au 1200 volts - 1905 )   Valise multimètre récupérée il n ' y a pas trés longtemps : donnée " au fort" par un monsieur du coin , fils " de son père", qui , à l ' époque -1940- , était un galopin qui était rentré dans le fort - comme les autres- et y avait pris " quelque chose " , en l ' occurence , une valisette-multimètre comparable a celles du Métro ; mais il avait oublié d' emporter les cables et les deux pointes, ou perdus....Les Allemands , dés le 13 Juin 1940, ont dû envoyer une patrouille dans le fort , " pour voir" , et puis sont partis " à la curée"; ils ne sont revenus dedans pratiquement que six mois aprés ; là , ils ont trouvé le fort noyé, les égouts ayant été bouchés par des sacs de ciment....( et piègés). - A côté : accu ( un !) pour le poste OCTF, venant des débris.....

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 - Pourquoi sous-station , avec moteurs électriques de 600 volts entrainant des alternateurs sortant du 110 volts et du 400 volts , avec des tableaux , des contacteurs, etc  ? / trés simple - loi de Joule et loi de Pouillet : réponse élémentaire , basique : si on " transporte du courant de 220 volts ( c'est un exemple!) par des cables de 2,5mm2 de section , sur 50 mètres , résistance :0,34 ohms , la perte ou chute de tension est de 15 volts à 50 mètres de distance , ce qui entraine aussi une perte de 320 watts ; donc , au bout de UN km de cables portant du 220 volts, il ne reste plus grand chose pour faire de la lumière - lumichon ,  ou pour faire tourner un moteur électrique.CQFD. Donc , on transporte du courant à fort voltage sur une longue distance; puis on rabaisse la tension avec des outils ad-hoc, soit des transfos , soit des groupes convertiseurs ( " çà coûte cher de se défendre; mais l'esclavage , c'est encore plus cher")

  Ss-station,transform 600V en 110V,vide   ss-station+galerie vers B1;début gal B6 A quelques mètres de la porte de la sous-station, et dans la galerie menant au B 1( qui se trouve à 320 mètres du carrefour et de la sous-station électrique) se trouve une petit gare donnant sur une galerie de section 160 cm sur 200cm (dimensions habituelles); cette petite galerie, façonnée et maçonnée, s'arrête net au bout d'une dizaine de mètres: C'est l'amorce de galerie qui devait se continuer sur une trentaine de mètres et accéder au gros boc initialement prévu équipé d'une tourelle à deux canons de 75 mm modéle 1933, portée : 13 km, semi-auto; le tout était prévu dans les plans, mais, par manque de sous, rien n'a été fait (comme le gros fort de Vaux les Mouzon-la Truche...); en effet, le fort du Chénois parait bien gros, par rapport à la petitesse de l'artillerie qui le couronne, à savoir la tourelle modèle 1905 du B5 . En fait , prévus, il devait y avoir quatre tubes de 75mm, ce qui en aurait fait un fort trés puissant,à comparer aux "gros de Lorraine et d'Alsace, ou Alpes, mais d'un coût trois fois moindre;(37 millions Fcs ou 40 , au lieu de 100-120 millions) raisons supplémentaires pour conserver l'EXEMPLAIRE UNIQUE de SECONDE GENERATION, de ce fort prototype. A la verticale de la sous-station  et de l'amorce de galerie, approximativement , se trouve la fouille dans laquelle les Allemands ont installé le petit batiment-radar et l' antenne du radar Wursburg.  Bien entendu , les photos ont été" nettoyées" car elles offraient des gribouillis glaireux, et propos divers ...Cà aurait été de l'art , du beau, de l'expressif, celà aurait été laissé...Anecdote : au fin fond d'une pyramide , en 1995 ? , le sarcophage présent venait d'être barbouillé ! en anglais ! bizarre.

 

L'usine est tenue par un équipage du Génie, commandée par un officier du Génie; elle ne comporte qu'une seule entrée, avec une grille verrouillée et gardée en permanence par deux sentinelles en armes « baïonnette au canon » tels sont les termes  DU témoin privilégié, qui s'est manifesté après la parution de notre article dans  l'Ardennais-l'Union du 24 Janvier 2009,  Monsieur PELTIER Jean-Pol , de Poix-Terron :  (lire son témoignage)

 

 

              

                                                               usine-piscine-18mes.EX 4Groupes 95CV      

 

                         "  Elle est pas belle? la piscine" -ex usine du Chénois? avec ses carrelages et la frise en carreaux de GIEN? verts?

 Chaque socle de béton, plateforme qui portait un groupe moteur diesel de 95CV- volant-alternateur-connexions, fait un mètre de large sur cinq de long; elles sont quatre, alignées, émergeant de grandes rigoles, jadis couvertes avec grilles de fer, pour évacuer les coulures; la salle fait une quarantaine de mètres de long, sur quatre de large et cinq de haut; à côté, paralléle, se trouve la salle électrique:convertisseurs, transfos, boitiers, etc, et plus loin les ateliers, et les cuves.

 

 

 L'usine électrique du Chénois, située en plein dans la nappe souterraine, avec ses égouts obstrués par des sacs de ciment (du sabotage du 12 Juin 1940), est aujourd’hui une grande piscine, ayant encore fière allure. Les moteurs, détruits le 12 Juin ont tous été ferraillés, les cuves, groupes ont été emportés par les Allemands, et réutilisés Il ne reste que des souvenirs, des salles immenses, le bruit des eaux qui coulent en cascade dans un puisard vers la galerie d'égout et  la morgue (on avait tout prévu).

 

   - Ferraillages :" Tant de matériaux étaient à la fois indispensables et introuvables qu' on en vint à démanteler la Ligne Maginot et même la ligne Siegfried au bénéfice du Mur de l'Atlantique " - Le jour le plus long", de Cornélius RYAN .

 

  Accolés à l'usine électrique , se trouvent des ateliers de mécanique, avec tour, perceuse, établis, étaus (encore présents en 1972-75, armée présente, puis volés à son départ), d'électro-techniques, et divers, avec chalumeaux ,outils divers, plaques d'acier (pour boucher un trou d'impact, voir tirs sur batterie de 75mm, façade arrière, par un 88mm, à Fermont), sacs de ciment, etc, etc; ateliers un peu comparables à ceux des navires de guerre, ou des sous-marins; exemple, pris parmi d'autres : USS Pampanito, baie de San-Francisco, y amarré pour l'éternité.( couchettes des soldats, " couchettes chaudes" kif-kif,  rembourrées " en noyaux de pêches").usa-zion-sfo-ste-mary-040.jpgusa-zion-sfo-ste-mary-045.jpgAtelier,tour, perceuse, sous-marin

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